Convoyage maritime et fluvial d'une vedette rapide, une aventure ponctuée d'embûches

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Jan 24, 2024

Convoyage maritime et fluvial d'une vedette rapide, une aventure ponctuée d'embûches

Stéphane est un vrai novice. Mais avec une foi inébranlable, il se lance dans son aventure nautique. N'ayant commandé que son petit bateau et ses 6 cv sur les canaux, le voilà qui achète un bateau à moteur de 9,15 m : un 1968

Stéphane est un vrai novice. Mais avec une foi inébranlable, il se lance dans son aventure nautique. N'ayant commandé que son petit bateau et ses 6 CV sur les canaux, il achète ici un bateau à moteur de 9,15 m : un Fjord 30 Diplomat de 1968. Agriculteur dans l'âme, il rêvait de voyager et de naviguer. Il franchit le pas et rachète Farniente.

Cette belle opportunité l'a attirée dans le port de Cannes. Une bonne affaire ! Il l'a racheté pour 3 000 euros et a même négocié pour laisser le bateau à sa place pendant 3 mois au port, le temps de venir le récupérer. Le projet de Stéphane est de rapprocher son bateau de chez lui, dans les terres de Buzet-sur-Baïse, en vue de le rénover.

La faiblesse de ce bateau – d'où son prix – réside dans ses motorisations. Il s'agit de 2 disques Z Volvo TAMD 31P de 150 ch. Pour commencer, les vérins des socles ne répondent plus et les socles ne peuvent plus être relevés. On note également quelques signes de faiblesse à l'usage. Néanmoins, les deux moteurs tournent, ce qui laisse entrevoir la possibilité d'un convoyage.

Les deux week-ends précédant le départ du convoi ont révélé de nombreuses faiblesses du bateau. Le plus important d'entre eux est la marche arrière inexistante ou rarement disponible sur un moteur, ce qui est très gênant lors de l'accostage ou simplement des manœuvres. De plus, le moteur tribord crache un peu d'huile lors des manœuvres brusques, et fume noir lors des fortes accélérations. Il est important de noter que c'est là que la direction assistée hydraulique est connectée. Il ne faut pas que ça s'arrête, sinon c'est la fin du voyage. Sans oublier la pompe de cale automatique, qui ne fonctionne qu'en mode manuel...

Cela s'annonce comme un merveilleux voyage, mais il pourrait aussi s'arrêter brutalement sans même arriver à Marseille.

Le 16 juillet 2023, Stéphane prend le large. Avant de le faire, il vide le moteur tribord qui semble lui poser problème, histoire de se rassurer. Depuis Cannes, il vise Porquerolles, quelque 70 milles nautiques pour rejoindre son premier mouillage.

Après 50 milles, le turbo du moteur bâbord semble avoir rendu l'âme. Le moteur culmine à 2400 tr/min. De 8 nœuds avec les 2 moteurs, Farniente navigue désormais à 7 avec un moteur à 2700 tr/min et l'autre baissé à 1800 tr/min. L'aventure commence!

Finalement, le premier mouillage à Port Man sur l'île de Port-Cros est atteint. À cette période de l'année, Stéphane n'est pas seul. Il découvre les joies du mouillage. Il raconte : " Il y a du monde, mais je fais confiance à mon application gratuite Orca et je jette l'ancre devant un voilier dans théoriquement 5 m d'eau. Lâchant la chaîne, je me brûle les mains. Pas le temps de me reposer. Le vent change, et je me retrouve face à un catamaran. Je saute pour limiter l'impact, mais heureusement le vent fait reculer mon bateau. Un plaisancier ancré un peu plus loin vient me voir. Il me conseille de donner un peu plus de chaîne par sécurité. Grâce à lui. Je suis un peu perdue : mes mains sont râpées et ma tête est déformée par tous les événements et situations que j'ai dû affronter aujourd'hui. Si loin de mon quotidien !"

Le lendemain matin, Stéphane découvre que l'incendie du frigo et du mât ont mis à rude épreuve la batterie de service. Étonnamment, même si les deux batteries du moteur dépassent les 13 volts, les moteurs refusent de démarrer. Les démarreurs ne démarrent pas. Incompréhensible! Il est évident que le circuit électrique doit également être révisé. Dans le doute, il branche un petit panneau solaire portable pour tenter de se recharger, et se la coule douce dans ce beau mouillage par une journée sans vent.

Mais ce ne devait pas être une nuit tranquille. Stéphane est réveillé par un vent forçant à plus de 20 nœuds. Le bateau roule beaucoup, mais l'ancre tient. Cela ne devait pas être le cas de tout le monde, et certains voiliers ont été contraints de réhumidifier durant la nuit. Vers 5 heures du matin, le vent s'est calmé, et après 1 heure de sommeil, Stéphane a compris et réparé son problème électrique. Le câblage est mal conçu. Les démarreurs sont connectés à toutes les batteries. » Tôt le matin, il repartit en profitant du passage entre les îles du Soleil : « des îles belles, des côtes rocheuses, agressives, mais tellement jolies. "